Angoisses et autres petits désagréments
18:00Un pote qui part vivre ailleurs, un soir où je ne peux pas appeler ma sœur, ma série télé qui est déprogrammée de TF1, mon chat qui ne rentre pas pendant 2 jours (alors que c'est pareil toutes les semaines), le fruit que je veux qui n'est plus disponible au supermarché, ne plus avoir de café le matin... le point commun entre toute ces petites choses plus ou moins graves, qui n'ont rien à voir ensemble ? ELLES M'ANGOISSENT !
Tout m'angoisse en fait, le moindre changement, la moindre petite contrariété, le plus petit désagrément m'angoisse et ça me bouffe la vie, ce ne sont pas des caprices, je m'en passerais bien d'ailleurs, quand elles me prennent, ma gorge se serre, ma respiration s'accélère, l'impression de me noyer, je ne le supporte plus.
Certains on la "sagesse" et la "gentillesse" de me dire qu'il faudrait peut-être que je me "détende" un peu, que je respire, ou plus drôle que je "pète un coup", mais qu'est ce que j'aimerais qu'en lâchant une flatulence mes angoisses s'envolent avec !
Si vous êtes dans la même situation que moi, vous me comprendrez c'est sûr, mais je pourrais mettre ma main à couper que si vous ne l'êtes pas, cet article vous paraîtra complètement surréaliste voir capricieux, parce qu'à moins d'avoir un proche dans ce cas vous ne pouvez pas comprendre, ce n'est pas un reproche juste une constatation.
Pour aider, comme si ça ne suffisait pas, même si je sais que ça à quand même un lien, je suis une éponge, c'est à dire que je m'inquiète tellement pour les autres, mes proches en général (mais ça peut être quelqu'un que j'aime bien et que je ne connais pas plus que ça aussi), que si ils vont mal, qu'il leur est arrivé quelque chose, je vais aller mal mais presque plus mal qu'eux, je vais comprendre leurs émotions, ce qu'ils ressentent, comme si ça m'arrivait à moi, pas pour me mettre à leur place ou prendre leur souffrance, non mais juste parce que je ne supporte juste pas de voir ceux que j'aime souffrir, alors je vais aussi mal qu'ils vont mal ! Difficile à comprendre ? Je vous rassure, pour moi qui le vis, ça l'est aussi.
Les conséquences de toutes ces petites choses, des nuits entières à ne pas pouvoir dormir, parce que quand je m'allonge et que je ferme les yeux la "machine à angoisse" qui se trouve dans ma tête se mets en mode ON et tout ressurgi. J'ai trouvé au fil du temps quelques moyens de me détendre, mais tout ne marche pas à chaque fois, d'ailleurs il y a des jours ou absolument rien ne fonctionne.
Une dépression aussi, j'en suis sortie maintenant, mais elle a durée deux ans, si à la base elle n'était pas vraiment due à ça mais à plusieurs facteurs familiaux, une dépression doublée de grosses crises d'angoisse devient vite un cercle vicieux : tu es mal parce qu'en depression, alors tu angoisse d'être dans cet état, puis tu t'en veux parce que tu sais qu'il y a des milliards de personnes vingt fois plus mal que toi et tu te dis qu'il faudrait peut-être relativiser, alors tu t'en veux encore plus, et ça t'amène à LA crise d'angoisse, et le cercle redémarre encore... et ça ne s'arrête jamais, les idées noires, les envies de sauter par la fenêtre juste pour ne plus "entendre" ces angoisses, tout ça est crevant en fait, c'est ça crevant !
Est ce qu'un jour je vais réussir à être calmée, à ne plus m’inquiéter pour tout et pour tout le monde, à ne plus m'angoisser ? Je ne sais pas !
Mais chaque jour j'essaye un peu, de me foutre de tout, de me foutre de mes angoisses de passer au dessus.
Qu'on ne connaisse ou pas d'ailleurs on ne se rend pas compte de tout ça, parce que d'apparence je suis quelqu'un de joyeux, de drôle, d'heureux, parce qu'à force, je sais bien cacher ce qui se passe dans ma tête, et puis aussi parce que je ne m'ouvre pas facilement, et surtout je ne veux pas faire chier les gens avec mes problèmes et mes angoisses absurdes, en parler m'angoisse (oui je vous jure ce n'est pas une blague) et puis je considère que mes amis ne sont pas là pour entendre des conneries pareille.
Mais je ne perds pas espoir d'être un jour un peu plus "normale" et de ne plus me laisser guider que par mes émotions...
1 commentaires
Je ne suis pas comme ça, je n'ai pas de proche dans cette situation, mais j'imagine très bien ce que tu vis, pourtant ^^' ;)
RépondreSupprimerJe ne sais pas si mon conseil sera bon mais j'ai lu un livre sur le bonheur il y a un ou deux ans et l'auteur parlait d'une sorte de méditation qui consiste à imaginer une montagne qui se gonfle quand tu inspires et qui, en expirant, chasse les nuages qui représentent tes peurs, tes angoisses, les choses qui te gênent et te chiffonnent et, plus tu expires, plus tu éloignes les nuages.
Une autre méditation, dont j'ai entendu parler il y a quelques jours, consiste à se concentrer sur ce que l'on sent. D'abord on se concentre sur sa respiration, puis sur ce que l'on sent (pas exemple les mains qui touchent les genoux, les pieds le sol, les cuisses la chaise, le dos le dossier, etc.), puis sur ce que l'on entend, sur ce que l'on voit, et même sur le goût qu'on a en bouche si on vient de manger. Et ça pendant plusieurs minutes. La psychologue parlait aussi d'autre chose : c'était de laisser les pensées dériver et que, au bout d'un moment, l'esprit se "vide".
Après je pense (psychologie de comptoir bonjour) que justement, le fait que tu n'en parles pas n'arrange pas les choses. Avant j'avais des compulsions alimentaires très violentes. A partir du moment où j'ai mis un mot dessus elles ont été moins fortes et, surtout, maintenant je suis capable de les repérer, de me dire "là, je ne dois pas manger, je dois me concentrer sur autre chose". J'en ai encore mais je crois que je les maîtrise mieux. On sous-estime beaucoup le pouvoir des mots. Alors la meilleure chose que je peux te conseiller c'est d'en parler !