Un grand pas en avant, deux pas en arrière, et la désillusion.
18:58
J'ai toujours voulu croire aux belles histoires et particulièrement à celles qui naissent d'une rencontre farfelue, une situation peu commune à la base qui très vite donnerait lieu à quelque chose de beau, d'unique, une alchimie que l'on ne peut voir nul part ailleurs tant elle est originale et propre aux deux protagonistes.
J'ai cru être dans cette situation, j'ai cru l'espace d'un instant que ma vie allait ressembler à un de ces films dans lequel Hugh Grant est à l'affiche, sauf que, voilà, la vie n'est pas une comédie romantique et nous sommes tous d'accord sur ce point, d'ailleurs cela fait bien longtemps que je ne crois plus aux contes de fée.
Mais je me suis laissée avoir (comme une bleue, peut-être), j'ai aimé avoir cette impression que tout se dégoupillait merveilleusement bien, après avoir bien sûr traversé quelques petites zones de turbulences par moments, lorsque nous étions tout deux happés par une diarrhée de questions existentielles. Le principal à retenir de cette l'histoire était que nous étions bien, comme cela, de nous être trouvés, et nous avions décidé d'un commun accord d'en profiter.
Jusqu'au aujourd'hui, je pensais être certaine de lui apporter uniquement des choses positives, des instants précieux d'apaisements, d'uniques moments auxquels il pouvait se raccrocher, et rien, non, rien ne me laissait présager le contraire, ni son discours collant parfaitement à ce joli scénario que je m'étais faite, ni son comportement que j'ai toujours trouvé honnête et digne de confiance.
De plus, ces derniers jours un pas en avant de plus avait été amorcé, son initiative à lui, j'en étais tellement ravie.
Seulement, voilà, visiblement, "penser" n'est pas suffisant, mieux vaut être certaine. Hugh Grant a décidé de prendre la poudre d’escampette, paralysé par la peur d'être en tête d'affiche de ce film.
Un soir, il vous demande si vous allez bien, vous lui répondez que oui, et vous le croyez quand à son tour il vous répond que lui aussi va bien. C'est à ce moment précis que je n'ai pas su voir que, non, il n'allait pas bien, frôlant le burn-out à cause de son boulot anxiogène, la pression qu'il subit au quotidien. J'ai alors essayé tant bien que mal d'éviter la pluie, je ne voulais surtout pas faire partie de la longue liste de ses remises en question.
Et puis l'orage éclate, le tonnerre gronde, ( j'ai toujours eu peur de l'orage), rien d'étonnant, l'homme optimiste, maître de sa vie, qu'il menait avec brio jusque ici, n'y arrive tout simplement plus. Là, il vous dit qu'il ne veut pas vous faire du mal, qu'il tient beaucoup trop à vous pour ça, que vous méritez mieux que lui, et qu'il vaut mieux en rester là, il vaut mieux avoir mal, maintenant. Il sonne le glas. Préférant la douleur d'une piqûre provoquée par une seule abeille à celle que provoquerait une ruche toute entière.
Cliché, vous dites ? Je n'ai pourtant pas réussi à lui en vouloir, même pas une seconde, pire même, j'ai ressenti de la culpabilité, celle d'avoir saupoudré un peu plus de chaos sur sa vie.
Hugh Grant, s'est fait la malle avant même que le film ne commence, préférant un clap de fin prématuré en m'assurant que je méritais le modèle au dessus.
Quant à moi, je n'ai rien vu ou plutôt je n'ai rien voulu voir, je n'ai même pas eu la force de lui dire que c'était lui que voulait et pas un autre, comme une petite fille capricieuse j'aurais pu me battre, j'ai capitulé, moi qui suis de nature acharnée.
Je ne suis même pas certaine qu'espérer qu'il revienne, une fois l'orage passé, une fois que le soleil aura séché le sol, soit une bonne idée.
Vous comprendrez donc, que ce soir j'ai soudain moins envie de croire aux belles histoires, mais heureusement ma baignoire n'est pas jamais loin, elle ne peut pas s'enfuir, elle. Je m'en vais plonger dans un bain moussant, loin de Hugh Grant, de ses peurs et de tout ces scénarios utopiques auxquels j'ai voulu croire.
2 commentaires
Un bon bain, l'idéal pour se remettre les idées en place. Vu de l'extérieur, on se dit que cet homme ne te mérite pas. Mais de l'intérieur c'est souvent plus difficile à gérer, à encaisser.
RépondreSupprimerMa baignoire est sans doute le lieu où je me sens le mieux détendue, disons les choses comme ça et passons à autre chose, et puis qui sait, peut-être qu'il finira par s'en mordre les doigts.
SupprimerAnna.